Procès du président du Yachting Club Christian Tommasini à Marseille pour incitation à la haine raciste

Le 29 octobre 2021 avait lieu le procès contre Christian Tommasini, président du Yachting Club de la Pointe-Rouge (YCPR). L'homme était poursuivi pour incitation à la haine raciste pour les propos qu'il a tenu le 22 février 2021 lors du conseil portuaire de la Pointe-Rouge, une instance mise en place par ma métropole Aix-Marseille-Provence.

Christian Tommasini avait déclaré, tandis que la majorité des intervenants habituels était présente : 

"Alors, je ne suis pas raciste, mais maintenant, il y en a marre des arabes. Tu ne peux plus rien faire sans que les arabes viennent te faire chier." et "Que des melons, que des arabes, pas un blond, un blanc, un qui est bien comme il faut. Non, que des arabes." 

La seule réaction dans la salle est celle de Didier Réault, vice-président LR de la métropole délégué au littoral et président du parc national des Calanques, qui lui répond, sur le ton de l'humour "Tu stigmatises". Une remarque, suivie des rires de l'assistance.

Christian Tommasini s'emporte "Le jour où il va falloir que les français réagissent et qu'il faudra s'armer, je serai le premier à aller faire de la ratonnade." Dans la foulée, un autre participant conclut "Ca ne peut plus continuer comme ça". 

Ces propos ont été révélés le 27 avril 2021 et la Maison des Potes a immédiatement confié à son avocat, Me Alain Lhote, le soin de déposer plainte auprès du Procureur de la République, qui a à son tour immédiatement ouvert une enquête et fait entendre Christian Tommasini le 5 mai 2021 pour décider de le faire comparaître le 29 octobre 2021 devant le Tribunal Judiciaire de Marseille.

Le 29 octobre 2021, le TJ de Marseille a reconnu le caractère public des propos tenus lors de l'assemblée du Yachting Club de la Pointe-Rouge au port de Marseille par Christian Tommasini et a reconnu qu'il s'agissait bien d'une incitation à la haine et à la violence raciste.

Le tribunal a condamné Christian Tommasini à une peine de 10 000€ d'amende et à verser 1000€ de dommages et intérêts à la Maison des Potes et aux autres associations antiracistes parties civiles et à -régler leurs frais d'avocat. (Article 475-1)

Pour la Maison des Potes, cette victoire judiciaire permet d'envoyer un message à tous ceux qui attisent la haine et la violence racistes. Le message est que leurs propos ne resteront pas impunis et que nous demanderons à la justice de faire une application stricte de la loi Pleven de 1972. 

La peine complémentaire prévue par la loi de 1990, dite "loi Gayssot", de privation des droits civiques pour un tel délit d'incitation à la haine raciste, aurait néanmoins dû s'appliquer contre Christian Tommasini. Si celui-ci décidait de faire appel, la Maison des Potes ferait en sorte qu'en appel, cette peine complémentaire de privation des droits civiques et d'inéligibilité soit prononcée.