Intervention de l'auteur Philippe CORCUFF et propos recueillis par Abdoulaye DIA

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Intellectuel, universitaire, spécialiste de l’extrême droite, le professeur Philippe Corcuff dans son intervention fait une analyse profonde de l’idéologies de l’extrême droite, ce qui sous-tend les bases idéologies du mouvement, et ses conséquences immédiates et á long terme.

 

 

Ci-dessous la synthèse de son analyse :

 

 

 

La bulle médiatico-sondagière du mois de septembre autour de la candidature d’Éric Zemmour est inquiétante. Zemmour est un idéologue post-fascisme qui mêle des éléments de continuité avec le fascisme historique des années 20-40, et des formes de républicanaisation.

 

 

 

Dans mon livre "La grande confusion : Comment l’extrême droite gagne la bataille des idées", j’ai construit un idéal type du post fascisme á partir des cours d’Alain Soral et d’Eric Zemmour. Il s’agit de bricolage idéologique qui associe plus ou moins xénophobie, sexisme et homophobie dans un cadre nationaliste qui fantasme le peuple homogène culturellement des peuples nations.

 

 

 

Soral y incarne le pôle antisémite et Zemmour le pôle anti-migrant, islamophobe et négrophobe. Le paradoxe Zemmour est davantage á l’extrême droite, Marine Le Pen sur le terrain de la xénophobie où il a été condamné á plusieurs reprises par la justice, de sa défense de la théorie complotiste du grand remplacement, du sexisme, de l’homophobie, ou de de l’antisémitisme du régime de Vichy mais en même temps, il apparaît plus respectueux á droite et dans les médias qui lui donne des chances de victoire possible en avril 2022.

 

 

 

 

 

Les sondages actuels trop loin de l’échéance présidentielle ne nous informe pas sur les intentions de vote des électeurs, il nous révèle seulement des états mouvants d’opinion très liés au contexte médiatique et politique immédiat filtré par des dispositifs techniques de recueil des variables en fonction des sondages.

 

 

 

 

 

Dans le cas de la montée d4un score de Zemmour qui sera avant tout la surmédiatisation de sa pré candidature depuis la rentrée de septembre. Et en retour ces sondages alimentent sa surmédiatisation dans un effet boule de neige. Une dynamique de prophétie autoréalisatrice selon le sociologue américain Robert Merton pourrait s’enclencher. Ce n’est pas le seul problème, outre la bulle médiatique sondagière en cours et l’appui des médias ultra conservateurs comme Valeurs Actuelles, Cnews et des secteurs du Figaro, il y a dans les médias des formes de "nation light" qui favorisent la dynamique actuelle autour d’Éric Zemmour. "Light" c’est-à-dire légitimement un certain thème zemmourien mais sans ses provocations xénophobes, sexistes et homophobes.

 

 

 

 

 

Je prendrai l’exemple de la journaliste multicarte Natacha Polony, elle est directrice de la rédaction de

l’hebdomadaire Marianne depuis 2018, titulaire d’une chronique sur France Inter depuis 2007 et d’une émission sur BFMTV depuis août 2021. Ainsi dans une chronique du 4 octobre 2021 à France inter, elle tend à disqualifier la nécessaire critique de la théorie du complot parce que cette critique relèverait pour elle d’un anathème contre quiconque pense mal, écrit-elle. Éric Zemmour a quant à lui tweeter ce ci le 20 juillet 2021 qui va dans le même sens ; complotisme: “Ce mot des élites pour disqualifier toute critique”. La disqualification de la critique des théories du complot n’est pas le seul élément de Zemmourisation light.

 

 

 

 

 

Autre exemple, dans le numéro 1283 Marianne du 15 octobre, la journaliste publie un article intitulé: "Réflexion réactionnaire ou tentation nihiliste, de quoi Zemmour est-il le nom". Elle y explique que seul Zemmour est capable d’exprimer des attentes profondes de la population française, elle critique ainsi nombre de français pense que la destruction de l’école, l’afflux d’une immigration non intégrée, la désindustrialisation, la perte d’indépendance stratégique, l’abandon de notre place dans le concert des puissances, désengager la possibilité même de la France de se perpétuer en tant que nation. Elle légitime ainsi les thèmes de Zemmour sans les soutenir directement. Elle dit même préférer à la fin de son article une réponse à ses thèmes qui sont à chemin raisonnable et en terminant un doute à ce chemin si tant est qu’elle existe écrit-elle.

 

 

 

 

 

 

 

En attendant, il reste la réponse Zemmour.

 

 

 

 

En conclusion, je pourrai dire que Zemmourisation harde Valeur Actuelles, ou Cnews Zemmourisation light est le danger d’aujourd’hui alimenter de divers côtés et ce qui était improbable devient en quelque mois encore possible. La victoire à un candidat post fasciste à l’élection présidentielle. Ce qu’opère Zemmour c’est la jonction entre la dynamique d’une extrême droite idéologique depuis le milieu des années 2000 dont il a été un des protagonistes principaux que j’analyse dans la grande confusion et le terrain de la politique électorale, or le terreau idéologique post fasciste est maintenant bien présent dans les espaces publics en France. Mais Il y a un champ politique internet réseaux sociaux. Il ne faut surtout pas sous-estimer le danger.

 

 

 

 

Le danger Zemmour en ce moment, est qu’il peut mettre en cause des acquis communs à la gauche et à la droite en matière d’état de droit, du caractère pluriculturel de la société française dans un cadre laïc et même d’acquis démocratiques. Et donc cette mise en cause effectuée par un discours post fasciste qui a bien du continuité du fascisme des années 1920-1940 tout en étant républicanisé. Ce discours met en commun à la gauche et à la droite et donc il faudrait que les électeurs de droite et quelques électeurs de gauche qui  s’apprêteraient á voter pour Éric Zemmour, il faut qu’ils prennent en compte la façon dont cela pourrait faire basculer qui dans une logique très proche de celle de Donald Trump aux USA mais en France avec moins de contre-pouvoir par rapport au pouvoir présidentiel, alors que la politique de Donald Trump a été fortement limitée par l’équilibre des pouvoirs au sein de l’appareil politique américain.

 

 

 

En France; la toute-puissance présidentielle frappe beaucoup moins les dégâts que pourrait causer Éric Zemmour de la république française. Il faut prendre conscience de ce risque en sachant d’ailleurs qu’Éric Zemmour est à l’extrême droite comme Marine Le Pen est à l’extrême droite encore dans ses propos, dans ses discours, dans ses propositions.

 

Ci-dessous la synthèse de son analyse :

 

 

 

La bulle médiatico-sondagière du mois de septembre autour de la candidature d’Éric Zemmour est inquiétante. Zemmour est un idéologue post-fascisme qui mêle des éléments de continuité avec le fascisme historique des années 20-40, et des formes de républicanaisation.

 

 

 

Dans mon livre "La grande confusion : Comment l’extrême droite gagne la bataille des idées", j’ai construit un idéal type du post fascisme á partir des cours d’Alain Soral et d’Eric Zemmour. Il s’agit de bricolage idéologique qui associe plus ou moins xénophobie, sexisme et homophobie dans un cadre nationaliste qui fantasme le peuple homogène culturellement des peuples nations.

 

 

 

Soral y incarne le pôle antisémite et Zemmour le pôle anti-migrant, islamophobe et négrophobe. Le paradoxe Zemmour est davantage á l’extrême droite, Marine Le Pen sur le terrain de la xénophobie où il a été condamné á plusieurs reprises par la justice, de sa défense de la théorie complotiste du grand remplacement, du sexisme, de l’homophobie, ou de de l’antisémitisme du régime de Vichy mais en même temps, il apparaît plus respectueux á droite et dans les médias qui lui donne des chances de victoire possible en avril 2022.

 

 

 

 

 

Les sondages actuels trop loin de l’échéance présidentielle ne nous informe pas sur les intentions de vote des électeurs, il nous révèle seulement des états mouvants d’opinion très liés au contexte médiatique et politique immédiat filtré par des dispositifs techniques de recueil des variables en fonction des sondages.

 

 

 

 

 

Dans le cas de la montée d4un score de Zemmour qui sera avant tout la surmédiatisation de sa pré candidature depuis la rentrée de septembre. Et en retour ces sondages alimentent sa surmédiatisation dans un effet boule de neige. Une dynamique de prophétie autoréalisatrice selon le sociologue américain Robert Merton pourrait s’enclencher. Ce n’est pas le seul problème, outre la bulle médiatique sondagière en cours et l’appui des médias ultra conservateurs comme Valeurs Actuelles, Cnews et des secteurs du Figaro, il y a dans les médias des formes de "nation light" qui favorisent la dynamique actuelle autour d’Éric Zemmour. "Light" c’est-à-dire légitimement un certain thème zemmourien mais sans ses provocations xénophobes, sexistes et homophobes.

 

 

 

 

 

Je prendrai l’exemple de la journaliste multicarte Natacha Polony, elle est directrice de la rédaction de

l’hebdomadaire Marianne depuis 2018, titulaire d’une chronique sur France Inter depuis 2007 et d’une émission sur BFMTV depuis août 2021. Ainsi dans une chronique du 4 octobre 2021 à France inter, elle tend à disqualifier la nécessaire critique de la théorie du complot parce que cette critique relèverait pour elle d’un anathème contre quiconque pense mal, écrit-elle. Éric Zemmour a quant à lui tweeter ce ci le 20 juillet 2021 qui va dans le même sens ; complotisme: “Ce mot des élites pour disqualifier toute critique”. La disqualification de la critique des théories du complot n’est pas le seul élément de Zemmourisation light.

 

 

 

 

 

Autre exemple, dans le numéro 1283 Marianne du 15 octobre, la journaliste publie un article intitulé: "Réflexion réactionnaire ou tentation nihiliste, de quoi Zemmour est-il le nom". Elle y explique que seul Zemmour est capable d’exprimer des attentes profondes de la population française, elle critique ainsi nombre de français pense que la destruction de l’école, l’afflux d’une immigration non intégrée, la désindustrialisation, la perte d’indépendance stratégique, l’abandon de notre place dans le concert des puissances, désengager la possibilité même de la France de se perpétuer en tant que nation. Elle légitime ainsi les thèmes de Zemmour sans les soutenir directement. Elle dit même préférer à la fin de son article une réponse à ses thèmes qui sont à chemin raisonnable et en terminant un doute à ce chemin si tant est qu’elle existe écrit-elle.

 

 

 

 

 

 

 

En attendant, il reste la réponse Zemmour.

 

 

 

 

En conclusion, je pourrai dire que Zemmourisation harde Valeur Actuelles, ou Cnews Zemmourisation light est le danger d’aujourd’hui alimenter de divers côtés et ce qui était improbable devient en quelque mois encore possible. La victoire à un candidat post fasciste à l’élection présidentielle. Ce qu’opère Zemmour c’est la jonction entre la dynamique d’une extrême droite idéologique depuis le milieu des années 2000 dont il a été un des protagonistes principaux que j’analyse dans la grande confusion et le terrain de la politique électorale, or le terreau idéologique post fasciste est maintenant bien présent dans les espaces publics en France. Mais Il y a un champ politique internet réseaux sociaux. Il ne faut surtout pas sous-estimer le danger.

 

 

 

 

Le danger Zemmour en ce moment, est qu’il peut mettre en cause des acquis communs à la gauche et à la droite en matière d’état de droit, du caractère pluriculturel de la société française dans un cadre laïc et même d’acquis démocratiques. Et donc cette mise en cause effectuée par un discours post fasciste qui a bien du continuité du fascisme des années 1920-1940 tout en étant républicanisé. Ce discours met en commun à la gauche et à la droite et donc il faudrait que les électeurs de droite et quelques électeurs de gauche qui  s’apprêteraient á voter pour Éric Zemmour, il faut qu’ils prennent en compte la façon dont cela pourrait faire basculer qui dans une logique très proche de celle de Donald Trump aux USA mais en France avec moins de contre-pouvoir par rapport au pouvoir présidentiel, alors que la politique de Donald Trump a été fortement limitée par l’équilibre des pouvoirs au sein de l’appareil politique

américain.

 

 

 

En France; la toute-puissance présidentielle frappe beaucoup moins les dégâts que pourrait causer Éric Zemmour de la république française. Il faut prendre conscience de ce risque en sachant d’ailleurs qu’Éric Zemmour est à l’extrême droite comme Marine Le Pen est à l’extrême droite encore dans ses propos, dans ses discours, dans ses propositions.

 

Ci-dessous la synthèse de son analyse :

 

 

 

La bulle médiatico-sondagière du mois de septembre autour de la candidature d’Éric Zemmour est inquiétante. Zemmour est un idéologue post-fascisme qui mêle des éléments de continuité avec le fascisme historique des années 20-40, et des formes de républicanaisation.

 

 

 

Dans mon livre "La grande confusion : Comment l’extrême droite gagne la bataille des idées", j’ai construit un idéal type du post fascisme á partir des cours d’Alain Soral et d’Eric Zemmour. Il s’agit de bricolage idéologique qui associe plus ou moins xénophobie, sexisme et homophobie dans un cadre nationaliste qui fantasme le peuple homogène culturellement des peuples nations.

 

 

 

Soral y incarne le pôle antisémite et Zemmour le pôle anti-migrant, islamophobe et négrophobe. Le paradoxe Zemmour est davantage á l’extrême droite, Marine Le Pen sur le terrain de la xénophobie où il a été condamné á plusieurs reprises par la justice, de sa défense de la théorie complotiste du grand remplacement, du sexisme, de l’homophobie, ou de de l’antisémitisme du régime de Vichy mais en même temps, il apparaît plus respectueux á droite et dans les médias qui lui donne des chances de victoire possible en avril 2022.

 

 

 

 

 

Les sondages actuels trop loin de l’échéance présidentielle ne nous informe pas sur les intentions de vote des électeurs, il nous révèle seulement des états mouvants d’opinion très liés au contexte médiatique et politique immédiat filtré par des dispositifs techniques de recueil des variables en fonction des sondages.

 

 

 

 

 

Dans le cas de la montée d4un score de Zemmour qui sera avant tout la surmédiatisation de sa pré candidature depuis la rentrée de septembre. Et en retour ces sondages alimentent sa surmédiatisation dans un effet boule de neige. Une dynamique de prophétie autoréalisatrice selon le sociologue américain Robert Merton pourrait s’enclencher. Ce n’est pas le seul problème, outre la bulle médiatique sondagière en cours et l’appui des médias ultra conservateurs comme Valeurs Actuelles, Cnews et des secteurs du Figaro, il y a dans les médias des formes de "nation light" qui favorisent la dynamique actuelle autour d’Éric Zemmour. "Light" c’est-à-dire légitimement un certain thème zemmourien mais sans ses provocations xénophobes, sexistes et homophobes.

 

 

 

 

 

Je prendrai l’exemple de la journaliste multicarte Natacha Polony, elle est directrice de la rédaction de

l’hebdomadaire Marianne depuis 2018, titulaire d’une chronique sur France Inter depuis 2007 et d’une émission sur BFMTV depuis août 2021. Ainsi dans une chronique du 4 octobre 2021 à France inter, elle tend à disqualifier la nécessaire critique de la théorie du complot parce que cette critique relèverait pour elle d’un anathème contre quiconque pense mal, écrit-elle. Éric Zemmour a quant à lui tweeter ce ci le 20 juillet 2021 qui va dans le même sens ; complotisme: “Ce mot des élites pour disqualifier toute critique”. La disqualification de la critique des théories du complot n’est pas le seul élément de Zemmourisation light.

 

 

 

 

 

Autre exemple, dans le numéro 1283 Marianne du 15 octobre, la journaliste publie un article intitulé: "Réflexion réactionnaire ou tentation nihiliste, de quoi Zemmour est-il le nom". Elle y explique que seul Zemmour est capable d’exprimer des attentes profondes de la population française, elle critique ainsi nombre de français pense que la destruction de l’école, l’afflux d’une immigration non intégrée, la désindustrialisation, la perte d’indépendance stratégique, l’abandon de notre place dans le concert des puissances, désengager la possibilité même de la France de se perpétuer en tant que nation. Elle légitime ainsi les thèmes de Zemmour sans les soutenir directement. Elle dit même préférer à la fin de son article une réponse à ses thèmes qui sont à chemin raisonnable et en terminant un doute à ce chemin si tant est qu’elle existe écrit-elle.

 

 

 

 

 

 

 

En attendant, il reste la réponse Zemmour.

 

 

 

 

En conclusion, je pourrai dire que Zemmourisation harde Valeur Actuelles, ou Cnews Zemmourisation light est le danger d’aujourd’hui alimenter de divers côtés et ce qui était improbable devient en quelque mois encore possible. La victoire à un candidat post fasciste à l’élection présidentielle. Ce qu’opère Zemmour c’est la jonction entre la dynamique d’une extrême droite idéologique depuis le milieu des années 2000 dont il a été un des protagonistes principaux que j’analyse dans la grande confusion et le terrain de la politique électorale, or le terreau idéologique post fasciste est maintenant bien présent dans les espaces publics en France. Mais Il y a un champ politique internet réseaux sociaux. Il ne faut surtout pas sous-estimer le danger.

 

 

 

 

Le danger Zemmour en ce moment, est qu’il peut mettre en cause des acquis communs à la gauche et à la droite en matière d’état de droit, du caractère pluriculturel de la société française dans un cadre laïc et même d’acquis démocratiques. Et donc cette mise en cause effectuée par un discours post fasciste qui a bien du continuité du fascisme des années 1920-1940 tout en étant républicanisé. Ce discours met en commun à la gauche et à la droite et donc il faudrait que les électeurs de droite et quelques électeurs de gauche qui  s’apprêteraient á voter pour Éric Zemmour, il faut qu’ils prennent en compte la façon dont cela pourrait faire basculer qui dans une logique très proche de celle de Donald Trump aux USA mais en France avec moins de contre-pouvoir par rapport au pouvoir présidentiel, alors que la politique de Donald Trump a été fortement limitée par l’équilibre des pouvoirs au sein de l’appareil politique

américain.

 

 

 

En France; la toute-puissance présidentielle frappe beaucoup moins les dégâts que pourrait causer Éric Zemmour de la république française. Il faut prendre conscience de ce risque en sachant d’ailleurs qu’Éric Zemmour est à l’extrême droite comme Marine Le Pen est à l’extrême droite encore dans ses propos, dans ses discours, dans ses propositions.