Etape de Aix en Provence

 

 

Arrivés à Aix-en-Provence le 14 novembre, les marcheurs ont été accueillis par les militants de la Maison citoyenne. Une structure partenaire qui développe le lien social et s’occupe des problèmes quotidiens des habitants au niveau local. A l’occasion de cette première rencontre, la structure a présenté aux marcheurs ses activités et les problèmes locaux.

Partenaires locaux et élus mobilisés:

L’étape d’Aix-en-Provence a été organisée avec la Maison citoyenne, l’association Amical du partage solidarité CALENDA, le député Mohammed Lakela, le centre social les Amandiers, le Lycée Vauvenargues, le collectif de la Roya citoyenne, les militants de l’Association des ressortissants africains du Pays d’Aix (RAPS), les militantes de l’Alliance Savinoise, l’Université Aix Marseille III et les médias locaux.

Public cible :

L’ensemble des actions étaient destinées aux jeunes (collégiens, lycéens et les jeunes non scolarisés dans les quartiers populaires) ; les femmes et toutes les populations locales toutes catégories socioprofessionnelles.

Détail des actions :

Les différentes thématiques abordées lors de cette journée ont porté sur la situation des quartiers populaires et la lutte contre le racisme et les discriminations.

Tout d’abord, une diff au Lycée Vauvenargues a permis aux marcheurs d’aller la rencontre des élèves pour leur expliquer ce que c’était le racisme et les critères de discrimination reconnu par la loi. Plus de cent élèves ont été touchés par cette action.

Lors des différentes rencontres-débats, les habitants nous ont fait remonter leurs inquiétudes concernant l’accès à la culture pour les jeunes des quartiers ainsi que l’importance de l’éducation contre le racisme dans les établissements scolaires pour lutter contre les préjugés racistes.

S’agissant du racisme et des discriminations, les populations s’étaient progressivement mises à l’écart car on leur disait toujours qu’elles avaient l’air algérien et qu’elle devrait le rester. Ce qui explique le taux d’abstention élevé et la victoire du FN dans cette zone.

Côté infrastructures, les personnes rencontrées mentionnent une discrimination territoriale : « Pas de fibre optique dans la ville car « on ne payerait pas d’impôts ».

Apres l’attentat de Nice, le racisme a pris une autre tournure. Des employés d’origine étrangère sont licenciés à cause de leur origine. Comme c’est le cas au lycée militaire où, nous explique-t-on, certains ont été licenciés par SMS. Les avocats ne se retiennent pas de mentionner parfois des règlements de compte racistes. Maitre Gautier parle : « ils nous ont à l’usure » ;

Les intimidations ont réussi à faire reculer toutes les formes de revendications et de dénonciation de ces actes racismes : « On a peur de se mouiller, de témoigner pour ne pas perdre le peu qu’on a. C’est difficile de se battre seul », explique une habitante. Dans cette zone d’activité minière « on recherche des salariés mais ils ne prennent pas les jeunes du quartier, on ne voit pas de maghrébins. Tous les étrangers sont est recalés », se plaint une autre.

Cependant, l’assistant du député de Aix-En-Provence se défend que le problème est aussi celui de la qualification et de la formation des jeunes de ces quartiers : « Je ne pense pas que ce soit une ségrégation voulue. Mais plutôt un problème de formation et de qualification ». Ce à quoi, Louisa répond en expliquant les conditions d’études dans les quartiers : « A collège Jas Bouffan le taux de réussite au BEPC 48 % (maghrébins et gitan) alors qu’il est de 100% dans les autres collèges 100 %. Dans ce Lycée, il existe un parloir pour parler à un prof. Aujourd’hui les gosses tiennent les murs, ou ils sont en prison. Comment s’intégrer quand on est rejeté ? Impossible de trouver un stage si on vient de ce collège ».

Dans les collèges et les lycées situés dans les ZEP, la formation et l’encadrement des jeunes est très précaire. Les jeunes ont perdu toute confiance aux institutions et se sont retranchés sur eux-mêmes dans des groupuscules qui squattent çà et là dans les quartiers.

Pour Khadra, dont la fille a été victime de violence au lycée, « On est français depuis 1830 mais on n’est même pas inscrits sur les monuments aux morts. Nous avons besoin de cette reconnaissance historique ».

Pour l’association Amical du partage solidarité CALENDA, créée depuis 2012, Khadra (Présidente) explique : « ici on n’a pas beaucoup de chance d’avoir un local. Il y’a un blocage. On travaille à l’extérieur, de bouche à oreille, dans les magasins, dans les marchés, dans les rues. Les habitants viennent nous demander de l’aide, de l’argent, de l’administratif, du travail, insertion, des logements. On ne sait même plus si les réponses de la mairie sont vraies. à l’ancienne association CALENDA, on faisait les cours, club du 3e âge depuis 30 ans. Le local a ensuite été attribué au restau du cœur alors que ce local appartenait au quartier.

Les débats ont également porté sur l’efficacité de la politique, la vie dans les quartiers populaires d’Aix-en-Provence, la situation des jeunes et des établissements d’enseignement. Pour Luisa, citoyenne et militante active, la déception des familles est grande face à l’éducation réservée à leurs enfants dans les établissements scolaires : « Quand on envoie nos enfants dans l’éducation nationale, c’est parce qu’on veut le meilleur. Mais nos enfants sont mal orientés. Nous, les parents, nous convainquons nos enfants d’aller en lycée professionnel. Mais ils n’arrivent pas à s’en sortir car ils n’ont même pas de stage. L’éducation nationale décide mal pour eux, et c’est insupportable. Ensuite, nous sommes face à toute sorte de jugement et de racisme : Vous avez voulu être algérien vous le restez. Les enfants ont fait comme les parents, ils ne sont pas allés s’inscrire ».

Patience, secrétaire général de l’association des ressortissants africains du pays d’Aix et sympathisants, crée il y’a 10 ans, plaide pour une fédération des organisations locales : le cultrurel, le social, l’accompagnement des personnes en difficulté, animer le quartier, faire reculer l’isolement : en rendant visite à nos adhérents et sympathisants.

Du même que l’éducation nationale, les critiques vis-à-vis de la gestion des quartiers d’Aix-en-Provene ne tarissent pas. Une autre citoyenne plaide : « Je ne laisse pas mes enfants sortir de chez moi, j’ai peur des fréquentations, de la drogue qui traine en bas de chez moi. La politique ne s’occupe plus de rien. Nous sommes laissés à nous-mêmes. À Jas de Bouffan, l’école de musique est un conservatoire qui est inaccessible pour les enfants du quartier. C’est pareil pour le Théâtre, Bois de Lons, qui est gratuit mais la population du quartier n’a pas l’habitude d’y aller ».

 

Résultats :

Les problèmes sociaux dans les quartiers d’Aix-en-Provence, sont nombreux. C’est pourquoi les marcheurs ont choisi de passer dans ces quartiers non seulement pour éduquer mais également sensibiliser sur les enjeux locaux et faire découvrir le droit aux populations. C’est pourquoi, pour répondre aux nombreuses demandes des associations locales, la fédération nationale des maisons des potes a :

  • Distribuer des outils pédagogiques aux associations présents ;

  • Expliqué les dispositifs SOS stage pour aider les élèves à obtenir des stages dans les lycées pros et les collèges ;

  • Formé et sensibilisé les 30 personnes présentes sur les critères de discriminations retenus par la loi ;

  • Sensibiliser les personnes présentes sur le vivre ensemble ;

  • Participé aux côtés des mamies et papis lors du procès qui s’est tenue au tribunal d’Aix-en-Provence ;

  • Sensibiliser les jeunes rencontrés sur les valeurs de la république et la laïcité ;

  • Des séances de formations sont prévues pour outiller les associations afin qu’elles puissent prendre le relais au niveau des établissements scolaires ;

  • La réalisation d’une formation au Lycée Vauvenargues lors de la semaine nationale de lutte contre le racisme et les discriminations ;

Articles dans la presse quotidienne régionale :

 

https://www.facebook.com/maisonsdespotes.federation/posts/754575154752329

https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/aix-en-provence/aide-aux-migrants-800-euros-amende-sursis-requis-contre-quatre-retraites-1366325.html