Procès contre Eric Zemmour pour incitation à la haine raciste à la Convention de la droite

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La Maison des Potes était en procès contre Eric Zemmour le 1er juillet 2020. Le politicien était poursuivi pour ses propos tenus le 28 septembre 2019 en discours d'ouverture de la Convention d'extrême droite de Marion Maréchal-Le Pen et diffusés en direct sur LCI durant 35 minutes.

La Maison des Potes a immédiatement porté plainte auprès du parquet de Paris devant le caractère extrêmement dangereux du discours d'Eric Zemmour incitant les jeunes français (ceux de Génération identitaire en premier lieu) à se battre contre ce qu'il considère comme une armée d'occupation, une invasion,  une colonisation par des africains musulmans et leurs descendants. 

Le parquet a accepté, suite à la plainte de la Maison des Potes et d'autres associations, d'engager des poursuites contre Eric Zemmour. Le procès devait initialement avoir lieu le 22 janvier 2020, puis le 13 mai 2020, mais il a finalement été reporté au 1er juillet 2020. Les plus grandes associations de lutte contre le racisme ont manifesté leur volonté de se constituer parties civiles dans ce procès : Maison des Potes, MRAP, LDH, UEJF, LICRA, SOS Racisme, etc.

Avec ce procès, la Maison des Potes souhaitait qu'Eric Zemmour soit condamné à une peine de prison ferme et qu'il soit incarcéré pour qu'un véritable coup d'arrêt soit mis à la déferlante de ses discours incitant à la haine raciste dans les plus puissants médias de notre pays.

Eric Zemmour, déjà été condamné plusieurs fois pour des incitations à la haine raciste, avait été annoncé par LCI comme le premier orateur de la Convention de la droite pour y prononcer un discours sur la thématique raciste des identitaires conspirationnistes. Malgré cette "auto-mise en garde", LCI a diffusé en direct les 35 minutes du discours raciste sans l'interrompre, ni le critiquer. Pour cela, la Maison des Potes considère que LCI mérite d'être aussi jugé pour complicité d'incitation à la haine parce que la direction de la chaîne avait pleine conscience qu'il s'agissait d'un discours appelant à la haine contre les immigrés musulmans.

Cette responsabilité de LCI de diffuser en direct Eric Zemmour est d'autant plus manifeste quand on sait que les autres chaînes prennent la précaution de le diffuser en différé pour supprimer les passages les plus pénalement répréhensibles.

Pour ce procès, la Maison des Potes a confié à Me Jérôme Karsenti et Me Slim Ben Achour le soin d'engager les poursuites judiciaires contre Eric Zemmour et contre LCI. 

Si la totalité des 35 minutes du discours du dirigeant politique d'extrême droite sont abjectes, ce sont certains passages qui sont poursuivis parce qu'ils constituent des incitations explicites à la haine raciste avec exhortation à la violence :

"Tous nos problèmes aggravés par l'immigration sont aggravés par l'islam

[...]. Les jeunes français vont-ils accepter de vivre en minorité sur la terre de leurs ancêtres ? Si oui, ils méritent leur colonisation, sinon ils devront se battre pour leur libération"

[...] "Dans la rue, les femmes voilées et les hommes en djellabas sont une propagande par le fait. Une islamisation de la rue, comme les uniformes d'une armée d'occupation, rappellent aux vaincus leur soumission. Au triptyque d'antan immigration, intégration, assimilation, s'est substitué invasion, colonisation, occupation".

[...] Il y a une continuité entre les viols, vols, trafics jusqu'aux attentats de 2015, en passant par les inombrables attaques au couteau dans les rues de France, ce sont les mêmes qui commettent, qui passent sans difficulté de l'un à l'autre pour punir les "kouaffars", les infidèles. C'est le djihad partout et pour tous et par tous."

[...] "Les caïds et leurs bandes s'allient à l'imam pour faire régner l'ordre dans la rue et dans les consciences, selon la vieille alliance du sabre et du goupillon, en l'occurance, la kalach et la djellaba." 

Eric Zemmour, par ses discours, exhorte à la violence dans le cadre d'une guerre coloniale entre blancs et noirs, entre européens et africains, entre chrétiens et musulmans. Son discours encourageant les jeunes français à se battre et à commettre des propos racistes, des discriminations mais aussi des violences, a pour impact la commission d'un grande nombre d'infractions racistes de la part de ses adeptes. 

Le discours d'Eric Zemmour a pour objectif et pour impact de galvaniser les auteurs de crimes et de délits racistes comme l'auteur des attentats contre les musulmans des mosquées de Christ Church en Nouvelle-Zélande, comme l'ex-canddiat FN auteur des attentats de la mosquée de Bayonne, comme les jeunes de Génération identitaire qui ont attaqué l'ONG SOS Méditérranée à Marseille, bloqué la frontière du col de l'Échelle près de Gap, envahi la CAF de Bobigny, la mosquée de Poitiers, commis des violences racistes à Lille et dans beaucoup de villes en France.

C'est pourquoi Eric Zemmour par ses discours porte une très grave atteinte à la République Française, à ses valeurs et à sa cohésion en incitant à la guerre d'une partie des français originaires d'Europe occidentale chrétienne contre ceux qui sont originaires d'Afrique musulmane. Il faut mettre un coup d'arrêt à ces incitations à la haine raciste et mettre Eric Zemmour en prison comme son complice Alain Soral déjà condamné à 100 jours de prison ferme. 

Concernant l'audience de jugement dans l'affaire "Les Maisons des Potes contre LCI" poursuivie pour complicité d'incitation à la haine raciste par la diffusion en direct de 35 minutes d'Eric Zemmour à la Convention de la droit de Marion Maréchal-Le Pen le 28 septembre 2019, la 17e chambre du Tribunal Correctionnel de Paris a jugé que les 20 jours de délais entre la citation directe délivrée par les Maisons des Potes à LCI n'avait pas été respectés et qu'en conséquence LCI ne pouvait être jugée. Une nouvelle citation directe doit être effectuée après le jugement de condamnation d'Eric Zemmour. 

Concernant Eric Zemmour, il a été condamné pour "injure raciste" et "incitation à la haine raciste" contre les musulmans de France et et condamné à 10 000€ d'amende et 3 publications de jugement dans Le Figaro, Le Monde et Libération. Il est condamné à verser 1€ symbolique et 150€ de frais de justice à la Maison des Potes, la Fédération Nationale des Maisons des Potes, la LICRA, le MRAP, la LDH, le CCIF, l'UEJF, SOS Racisme.