Etape de Sevran

 

Accueillis par des élus locaux, les habitants de quartier et les jeunes à la Maison de quartier de Sevran, la délégation de la Fédération Nationale des Maisons des Potes a participé deux heures d’échange. Des échanges qui ont portés sur la définition du racisme et des différentes formes de discriminations ; L’identification des critères de discriminations (21) et la compréhension du concept par les jeunes ; les valeurs de la république, la sécurité locale etc…

Au cours de la séance, les jeunes et même les habitants du quartier ont réussi à faire la différence entre les cas de discriminations et les autres cas qui ne relèvent pas de la discrimination.

Intéressés par la notion de laïcité et des valeurs de la République, nous avons abordé la question de liberté et des limites imposés à la notion elle-même. Cette dynamique a abouti à la présentation des différentes propositions de la FNMP (la régularisation des travailleurs sans papiers, le droit de vote des étrangers non communautaires, le CV anonyme, l’anonymisation des candidatures HLM, la formation des recruteurs dans les entreprises de plus de 50 salariés, 30% de professeurs en plus dans les ZEP, etc…).


 

Abordant la question des relations police-citoyens, le Conseiller municipal front de gauche, soutient que le ticket de contrôle n’a pour but que de constituer un fichier particulier d’une catégorie de la population. Le fichage a déjà empêché plusieurs jeunes d’être acceptés dans les écoles dédiées au contrôle aéroportuaire. Les jeunes souvent contrôlés n’arrivent pas à obtenir un agrément pour la formation des contrôleurs.

Les jeunes présents à la rencontre ont soulevé le cas Théo et se sont indignés face à la situation et au rapport entre la police et les citoyens. Les violences perpétrées par les forces de l’ordre dépassent largement le degré de la faute qui est commise. Les jeunes, principaux victimes se radicalisent progressivement sous l’effet des persécutions policières perpétrées.

Elsa Wanlin, adjointe au maire en charge de l'éducation, des relations sociales et de l'intercommunalité, et professeure d’Histoire – Géographie au Lycée Jean Zayqui a rappelé l’inquiétude de ses jeunes élèves à savoir : Qui déclenche la caméra de contrôle ? Le ticket contrôle limitera-t-il le nombre de contrôle ? Sinon pourquoi ne pas diversifier le recrutement au sein de la politique ?

Il ressort du débat que la peur de la police (brigade de sureté) hante les populations de cette zone à tous les niveaux, toutes catégories confondues. Le fonctionnement de ces nouveaux dispositifs effraient les populations surtout les jeunes qui se questionnent sur le fonctionnement de ces nouvelles méthodes et de la finalité de toutes ces informations recueillies sur caméra ou sur les tickets de contrôles. Ils se questionnent également sur la position des policiers vis-à-vis de ces dispositifs. Qu’en pensent-ils ?


 

L’une des approches de solution est de s’investir dans la sensibilisation et l’éducation. Par ailleurs, l’acceptation de la diversité et du vivre ensemble par la police est l’une des solutions qui permettront de rétablir la confiance et le respect mutuel. Mais la catégorisation ne pourra qu’accentuer les divergences et les risques d’affrontement.

Avoir un casier judiciaire est un souci qui tracasse les habitants et leur effacement plus tard pour permettre une meilleure réintégration relève du parcours d’un véritable combattant. Or, pendant la jeunesse, il n’est pas exclu que les jeunes commettent des actes naïvement. La prise en charge des jeunes dans ces banlieues n’étant d’ailleurs pas assez assurée qu’à Paris.


 

Dans le volet logement, les habitants ont relevé également de « gros » problèmes avec leur bailleur (Toi et Joie) car ils vivent dans des logements dégradés sans aucune considération. Ils estiment vivre dans quartiers volontairement ghettoïsés exclusivement habités par des noirs et des arabes. Les locataires n’arrivent pas à se constituer en association pour porter plainte car plusieurs d’entre eux ont des dettes envers le bailleur. Une forme de chantage est maintenue entre les locataires et le bailleur. Ce problème dure plus de 20 ans.

La trésorière de l’amical des locataires, témoigne sur le bras de fer engagé avec LOGIREP avec la collaboration de l’Association « libres et égaux en droit ». Abandonnés à eux-mêmes, les locateurs ont fait des vidéos des conditions dans lesquels ils vivent et ont déposé un dossier à la mairie. Le service hygiène s’est impliqué et ont imposé la réparation des locaux. Un ultimatum a été donné par le service hygiène qui a menacé de porter la situation au niveau du procureur si les travaux n’étaient pas faits.